

Le CMV
ou Cytomégalovirus
Qu'est-ce que le CMV ?
Le cytomégalovirus est un virus de la même famille que celui du bouton de fièvre, de l’herpès génital ou de la varicelle. L'infection par le cytomégalovirus est le plus souvent bénigne. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli par une maladie chronique ou par un traitement médicamenteux ont un risque plus élevé de développer des symptômes sévères lors de cette infection.
Chez la femme enceinte, cette infection est grave car elle peut affecter le développement du fœtus et entraîner des séquelles durables et handicapantes.
Le cytomégalovirus (CMV) est très contagieux mais peu résistant dans le milieu extérieur : il est détruit par le savon, l’eau de javel, les solutions désinfectantes et la chaleur (eau bouillante).
CytoMégaloVirus, ou CMV, est le virus qui cause le plus grand nombre d'infections transmises de la mère à son futur bébé. La contamination se fait par contact avec la salive, les urines et les sécrétions nasales d'une personne infectée. Environ la moitié de la population est porteur de ce virus.
L’infection à cytomégalovirus (CMV) est très fréquente et, le plus souvent bénigne. Elle se contracte le plus souvent dans l’enfance et environ 60% des adultes sont donc immunisés.
Cependant l’infection peut survenir à l’âge adulte et notamment durant la grossesse.
La contamination d’une femme enceinte par le CMV n’a habituellement pas de conséquence pour la mère, mais celle-ci peut transmettre le virus au fœtus si elle n’est pas immunisée : c’est ce qu’on appelle une infection materno-fœtale. Cette transmission peut être responsable de séquelles durables, graves et handicapantes chez le fœtus.
L’infection à CMV est l’infection materno-fœtale la plus fréquente dans les pays industrialisés, et reste actuellement la principale cause infectieuse de déficience mentale et de surdité.
En France, on observe chaque année environ 300 infections materno-fœtales par le CMV ce qui reste peu important en comparaison avec le nombre de grossesse (environ 800 000) annuel.

Qui est concerné ?
Les personnes les plus à risque de développer des symptômes sévères lors d’une infection au CMV sont celles dont le système immunitaire est affaibli par une maladie chronique (SIDA, transplantation d’organe,...) ou par un traitement médicamenteux (immunosuppresseur notamment).
Lors de la grossesse, le risque principal est dû au risque pour le fœtus et non pour la mère. Les femmes enceintes les plus à risque de développer une infection et donc de la transmettre au fœtus sont celles qui travaillent au contact de jeunes enfants ou ayant un premier enfant vivant en collectivité, ainsi que celles issues d’un milieu socio-économique défavorisé.
Chez les femmes enceintes non immunisées, une infection à CMV pendant la grossesse est observée dans environ 1% des cas. Le risque de transmission au fœtus est alors d’environ 30% si l’infection a provoqué des symptômes chez la mère. Le risque de transmission est plus élevé au cours des 2 premiers trimestres de grossesse. Une infection à moins de 20 semaines d’aménorrhées (soit 18 semaines de grossesse) semble être un facteur de gravité.
Comment est-on contaminé par
le Cytomégalovirus ?
Le CMV n’existe que dans l’espèce humaine. Une personne infectée est contagieuse en raison de présence du CMV dans l’urine, la salive, les larmes, les sécrétions nasales ou vaginales, le sperme, le lait maternel et le sang.
La contamination par le CMV se fait donc par contact avec des sécrétions contenant du virus : échange de salive, rapport sexuel ou dépôt sur les mains de gouttelettes contaminées (salive, éternuement, urine, larmes, etc.). Une personne souffrant d’infection aiguë par le CMV est contagieuse sur une période allant de plusieurs jours à plusieurs semaines.
La contamination d’une femme enceinte par le CMV n’a habituellement pas de conséquences pour la mère. Mais, celle-ci peut transmettre le virus au fœtus à travers le placenta si elle n’est pas immunisée. Cette transmission peut être responsable de séquelles graves chez le fœtus.
Les enfants nés avec une infection au CMV peuvent sécréter du virus pendant plusieurs années. De fait, les enfants de moins de trois ans représentent la source d’infection la plus fréquente, par leur salive, leurs larmes, leur urine et leurs sécrétions nasales : selon les pays, on estime que 20 à 60 % des nourrissons en crèche excrètent du CMV, sans présenter de symptôme.
Les risques
Quelles sont les complications de l'infection au CMV pour le nouveau-né ?
Les enfants nés d’une mère contaminée par le cytomégalovirus pendant la grossesse peuvent souffrir de séquelles durables et handicapantes.
Lorsque le fœtus n'a souffert d'aucun symptômes lié au CMV
Après la naissance, le nourrisson continue à excréter du CMV pendant quelques années, en particulier dans les urines. De plus, 5 à 15 % de ces enfants ont des séquelles tardives, le plus souvent une surdité, parfois un retard d’apprentissage.
Lorsque le fœtus a développé des symptômes liés au CMV
Les nouveau-nés qui ont souffert d’une infection par le cytomégalovirus symptomatique pendant la grossesse présentent souvent des symptômes à la naissance : jaunisse, convulsions, paralysie, retard de croissance, etc. Lorsque ces symptômes sont importants, le risque de séquelles neurologiques durables est élevé (environ 60 %). Lorsque l’intensité des symptômes est modérée, des séquelles de type surdité ou retard psychomoteur peuvent être observées chez environ un tiers des enfants. Les deux autres tiers récupèrent de l’infection et ont un développement normal.
Ces enfants excrètent également du CMV pendant plusieurs années après la naissance, même après récupération complète.
Que faire lorsqu'une femme enceinte contracte le CMV ?
Lorsque le médecin suspecte une infection par le cytomégalovirus, il confirme son diagnostic en recherchant le virus ou des anticorps anti-CMV sur une prise de sang.
L’état de santé du fœtus est suivi par des échographies régulières, à la recherche de symptômes de l’infection. Parfois, une amniocentèse est également prescrite. À la 32e semaine d’aménorrhée, une IRM est faite pour dépister d’éventuelles conséquences de l’infection à CMV sur le développement du fœtus.
En France, environ la moitié des 300 cas annuels de transmission materno-fœtale du CMV entraînent la décision d’interrompre la grossesse du fait des séquelles graves de cette infection sur le développement nerveux du fœtus.
Les symptômes
Chez 90 % des personnes adultes, l’infection par le cytomégalovirus passe inaperçue.
Lorsque des symptômes apparaissent, la personne infectée souffre de fièvre et de fatigue pendant une période allant de 2 à 12 semaines, ainsi que de maux de tête, de douleurs musculaires, d’une perte de poids et, parfois, de pharyngite.
Chez la femme enceinte, les symptômes de l’infection à cytomégalovirus évoquent une grippe légère : fièvre, maux de tête, courbatures. Pour cette raison, toute fièvre inexpliquée chez une femme enceinte justifie une consultation médicale en urgence.
Lorsque le CMV traverse le placenta, le fœtus peut présenter ou non des symptômes. Dans 90 % des cas, l’infection est inapparente chez le fœtus, mais des séquelles peuvent néanmoins apparaître après la naissance. C’est fréquemment le cas lorsque l’infection se produit au cours du troisième trimestre de grossesse.
Lorsque le fœtus présente des symptômes, ceux-ci sont sévères dans la moitié des cas environ : des anomalies du développement peuvent être décelées par échographie ou IRM. Dans un tiers des cas d’infection sévère du fœtus, une naissance prématurée ou une fausse couche peut se produire, ce dernier cas étant provoqué par son décès dans l’utérus.

Comment prévenir l'infection à Cytomégalovirus pendant la grossesse ?
Il n’existe pas de vaccin contre l’infection à CMV. Le dépistage systématique de l’infection à CMV n’est pas recommandé chez la femme enceinte. Considérant la gravité de cette infection pour le fœtus dans certains cas, il est légitime de se demander pourquoi. La raison de cette décision est l’absence de traitement antiviral sûr pour le fœtus (le traitement de référence pour les adultes entraîne des malformations fœtales). Des recherches sont en cours pour identifier un traitement sûr pour le fœtus mais, en attendant, les médecins considèrent qu’un dépistage systématique ne se justifie pas.
Cependant, il est possible de faire une prise de sang au début de la grossesse pour mesurer une éventuelle immunité préexistante contre le CMV. Cette prise de sang peut être particulièrement intéressante chez les femmes qui fréquentent des enfants en bas âge, ou chez celles issues de milieux défavorisés.
Lorsqu’une femme enceinte n’est pas immunisée contre le CMV et est en contact avec des enfants de moins de trois ans qui fréquentent une collectivité (crèche, garderie), mieux vaut (ainsi que son conjoint) :
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éviter de les embrasser sur la bouche,
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bien se laver les mains au savon après s’en être occupé (notamment après avoir changé les couches) ou utiliser une solution hydro-alcoolique,
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laver régulièrement leurs jouets,
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ne pas goûter les biberons ou sucer leurs couverts,
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ne pas partager d’affaires de toilettes,
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éviter de prendre un bain avec eux (risque de contamination par l’urine).
Associations & professionnels compétents
— Les associations —
Chanter marcher vivre
Pour les yeux d’Emilie
Ensemble face au CMV
10 rue Emile Loubet
62800 Liévin
GRIG
Groupe de Recherche sur les Infections pendant la Grossesse
— Les professionnels compétents —
Pr. Yves VILLE
Hôpital Necker
Paris
Dr Chloé Dussaux
Hôpital Louis-Mourier,
Hôpitaux de Paris
Pr. Magny
pédiatre spécialisé
Hôpital Necker
Paris
Dr Edgar Montoya Ramirez
gynécologue
Hôpital mère-enfant
Mulhouse
Pr Laurent Mandelbrot
Hôpital Louis-Mourier,
Hôpitaux de Paris
Dr Martine Seibert
gynécologue
Mulhouse
Pr Olivier Picone
Hôpital Louis-Mourier,
Hôpitaux de Paris
Dr Brigitte Viville
gynécologue
Strasbourg
LA TANIÈRE DES LOUVES